Home sweet home !
« J’ai l’impression d’être un étranger dans ma propre maison ».
- Tu peux ranger ton sac là !
- Le coussin vert, il ne se met pas comme ça !
- Évite de laisser traîner tes dossiers partout, j’ai besoin de place pour mettre le couvert !
- Non, le cadre de ta mère, on ne peut pas le mettre ici, ça ne va pas du tout avec les rideaux…
- Il y a un placard à chaussures !
- Les serviettes ? Ça fait trois ans qu’elles sont à la même place !
Welcome home !
C’est bon de se sentir bien chez soi, notre maison, notre intérieur, c’est notre « nid ». On a besoin de ce territoire (même si on ne « pisse » pas aux quatre coins pour le marquer !) Nous avons besoin de l’aménager à notre goût, d’y mettre notre pâte, notre empreinte. Bref, de s’y sentir chez soi.
Tout ça est somme toute assez simple quand on vit seul, mais peut se compliquer un tantinet lorsque l’on partage son doux foyer avec l’élu (ou l’élue)…
Probablement y en a-t-il un qui va prendre plus de place dans l’aménagement du foyer. Par goût, par temps, car c’est celui qui est le plus présent à la maison, qui s’occupe plus du ménage, du rangement, de la déco, ou parce qu’il était là le premier.
Celui qui est principalement à la maison, peut avoir une impression (rarement légitime) d’être envahi par l’autre, mais attention à laisser de la place à l’autre :
– une place « physique », il peut laisser traîner quelques affaires, aménager certains espaces,
– et une place « psychologique », il peut donner son avis sur la déco, les changements possibles, occuper l’espace.
Si l’un est trop « maniaque » ou ordonné, qu’il essaye de ne pas trop l’imposer à l’autre. Si c’est trop invivable, dialoguer pour dénouer le problème. Que chacun tente un pas vers l’autre : le maniaque accepte un peu le chantier du bordélique qui lui, tâchera d’en laisser le moins possible ou dans certains endroits réservés à cet effet. Réaliser simplement que l’on n’a pas la même conception de l’ordre.
On peut s’interroger sur les raisons de cette maniaquerie excessive, est-ce une volonté de contrôle de son univers, pour se rassurer (de quoi ?) ; une volonté de toute-puissance ; un mal-être ? Ce sont des pistes à explorer.
Laisser à l’autre une place dans l’espace géographique de son intérieur, c’est aussi lui laisser symboliquement une place dans le couple et dans la vie de famille
Perrine de Prémare, conseil conjugal et familial.