« C’est toujours moi qui ai le mauvais rôle !!
« C’est toujours moi qui ai le mauvais rôle !!…
« C’est toujours moi qui ai le mauvais rôle !!…c’est vraiment ingrat ! »
Cette phrase, on la retrouve bien souvent dans la bouche du parent qui est le plus souvent présent avec les enfants.
Éduquer des enfants est indissociable du mot autorité et ne peux pas se faire sans qu’il y ait conflits.
Il serait très utopique de penser que tout peut se faire sans cris ni heurts.
Cette « éducation conflictuelle » est indispensable, car laisser un enfant à lui-même, c’est le laisser se construire au hasard des rencontres, des comportements extérieurs qu’il va imiter.
L’enfant va pouvoir se construire d’un part grâce à ce qu’on lui donne mais aussi à ce qu’on lui refuse; Les limites que nous lui donnons sont indispensables.
Interdire, refuser, discuter, expliquer, tout ce que nous mettons en place pour aider notre enfant à se construire peut être très éprouvant pour un parent, peu gratifiant.
Il serait tellement plus facile de dire oui à tout !
Si nous souffrons d’être toujours celle ou celui qui dit non, posons nous alors les questions suivantes : comment est ce que je partage l’autorité avec le père, la mère de mes enfants ?
Quelle place je donne à mon conjoint ? La prend-il ?
Cette autorité est- elle valorisée, soutenue par l’autre parent ? Il est très blessant, de ne pas être reconnu dans son rôle d’éducateur. On n’est pas obligé d’être d’accord, mais la discussion alors se fait entre parents et non pas devant l’enfant.
Car alors le conflit ne sera plus entre le parent et l’enfant, mais entre les parents !
Suis je conscient que mon histoire par rapport à l’autorité est différente de mon conjoint ?
Et lorsqu’on est seule pour élever un enfant? Le mauvais rôle est alors encore plus lourd à porter : personne sur qui se reposer.
Il est souvent très difficile et usant d’être seul face à des enfants qui cherchent les limites.
Une possibilité est de faire exister l’autre parent même si celui-ci est absent, défaillant ou décédé : « ton père n’aurait pas aimé que tu fasses cela . » « ta mère n’aurait pas voulu te voir dans cet état « etc…
Ne pas hésiter à s’appuyer, se faire épauler par la famille, un oncle, une tante ou bien des amis proches en qui on a confiance.
Ne craignons pas d’avoir « le mauvais rôle », si nous donnons un sens à l’éducation que nous donnons à nos enfants, si nous assumons une autorité qui leur permet de se construire de façon équilibrée et respectueuse de ce qu’ils sont, alors oui, ce ne sera pas toujours gratifiant, mais l’adulte que nous aurons plus tard devant nous, ne pourra que nous remercier de ce que nous avons voulu lui transmettre.
Claire Deprey, conseil conjugal à Strasbourg
Pour aller plus loin:
- Dur d’être parent solo!
- Je suis seul(e) avec mon enfant, quelle place pour le parent absent?
- Les enfants du divorce : le divorce: anodin pour les enfants?
- Etre parents: mission impossible?
- Je n’y arrive plus!