Suis-je amoureux(se) ?

« Quand je désire sexuellement mon partenaire, quand je l’admire, et qu’il ne cesse de me surprendre, quand nous nous disputons avant de nous réconcilier, quand je me sens coupable de l’avoir blessé, quand je prends soin de lui ou que j’ai peur de le perdre, quand je me sens fier de moi en sa présence et surtout quand tous ces élans conjugués me transportent vers lui, je me dis que je suis sans hésiter le plus amoureux(se) des hommes/femmes. » Docteur Nasio (médecin psychiatre, psychanalyste d’enfants, d’adolescents et d’adultes à Paris).

C’est la réponse que je pourrai adresser à Clarisse âgée de 31 ans, venue me voir pour interroger sa difficulté à savoir si elle est vraiment amoureuse et si elle peut s’engager sans crainte.

Ayant rompu la relation deux fois à la veille de ses fiançailles, et cependant toujours amoureuse, elle ne sait plus où elle en est.

Nous interrogeons alors les peurs, les freins, les fausses croyances qui l’habitent.

Des idées reçues dès l’enfance, parfois de façon un peu autoritaire :  messages remplis de « il faut », « on doit » etc. empêchent Clarisse d’imaginer qu’on puisse être, penser, réagir, différemment que ce qu’elle imagine.

L’interrogation, le doute, la remise en question ne font pas partie de son « scope » mode de réflexion.

Cette prise de conscience, mise à jour par les questions posées, semble la déstabiliser et en même temps, elle trouve ce cheminement normal dans une relation.

Nous mettons en lumière que ce qui se cache derrière une certaine radicalité, une rigidité de pensée, serait en fait chez elle une protection face à un sentiment de vulnérabilité : un manque de confiance en elle, la peur de perdre pied devant des comportements qu’elle ne connait pas,  la peur du conflit ; Conflits qui la renvoient à des souvenirs d’enfance difficiles, la font s’accrocher à ses idées, elle s’y agrippe,   ses certitudes la protègent.

Sans cela il faudrait alors qu’elle reconsidère ce qui lui a été transmis comme étant LA vérité.

La discussion serait aussi perçue comme une confrontation et non pas comme un dialogue lui ouvrant d’autres horizons …

Le travail a commencé avec Clarisse par une prise de conscience, c’est déjà un énorme pas. Nous allons maintenant chercher les ressources en elle qui l’aideront à poser une réflexion juste.

Je ne sais pas si son « amoureux » en profitera, par contre il est sûr que ce cheminement d’ouverture à d’autres possibles, son travail sur la gestion du conflit, ne pourront que l’aider à aller vers l’autre sans avoir peur d’y « laisser son âme ! »

claire deprey

Claire Deprey. Conseillère conjugale et familiale, installée à Toulouse. Formée au Cler Amour et Famille - Affiliée à l'ANCCEF- Sensibilisée à l'approche de l'imago thérapie Exerce en cabinet privé : couples en difficultés, personnes seules, familles. Entretiens telephoniques - Skype Obtention d'un DU sur les difficultés psychopathologiques et éducatives des adolescents : Relation d'aide auprès d'adolescents et de leur famille. Animatrice de groupe d'analyse de pratique professionnelle auprès de professeurs de lycée. Conférencière l'autorité, l'éducation affective relationnelle et sexuelle, les émotion, la confiance etc...

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