TIME’S UP !
Comment aborder ce sujet avec le plus de délicatesse possible !
Sans blesser, sans culpabiliser, sans avoir l’air de donner de leçons.
Interrogeons-nous ensemble : « Dans quelle société incohérente vivons-nous ? »
Une société qui nous propose de tout donner à nos enfants, qui nous abreuve d’articles, de conseils éducatifs, qui « markete » nos enfants de la conception à leur majorité, etc. et en même temps qui nous inflige de répondre à notre « devoir professionnel » niant notre état de mère.
Qui nous soumet à un rythme professionnel chronophage, qui nous empêche de donner à nos enfants ce dont ils ont (et nous aussi !) particulièrement besoin pour bien se développer : du temps !
Une société qui au nom de la parité, nous enjoint à nous engager professionnellement, mais qui concrètement ne met rien en place pour que nous puissions travailler sans culpabiliser et inversement !
Qui n’a pas pali devant un thermomètre qui monte, non pas pour notre enfant (!), mais en pensant à l’annonce de notre absence au bureau ?
Qui n’a pas pâli en pensant à « notre petit » qui va être déposé sur le trottoir puisque la crèche ferme à 18 h et que nous sommes toujours en réunion à 17 h 45 ?
On s’étonne alors que les femmes soient deux fois plus touchées par le burn-out que les hommes ? « Parmi les 10 % de Français frôlant le burn-out, les femmes seraient les premières à se consumer de l’intérieur. » (Février 2014, étude Technologia)
J’amène ce matin ma petite fille à la Bibliothèque pour écouter des contes.
Je me joins au cercle déjà installé. Tous les petits sont assis sur un tapis prêt à écouter.
En regardant les adultes qui les accompagnent, je ne peux que m’interroger. Nous sommes deux grands-mères, deux mères avec leurs enfants et les huit autres personnes sont toutes des « nounous ».
Je regarde ces enfants dont les mamans sont absentes et oui je le dis, je ne peux m’empêcher d’avoir un pincement au cœur de voir ces petits, vivre ces moments d’émotions : surprise, joie, peur… sous le regard neutre de leur nounou.
Beaucoup parlent entre elles, regardent leur téléphone, secouent un enfant parce qu’il bouge trop, ou l’ignore…
Je remarque par contre les deux mères tout à leur enfant : scrutant leurs réactions à telle ou telle histoire, leurs participations aux chansons, je vois leur fierté devant les paroles sues, la tendresse de leur regard.
La mère et l’enfant sont en interaction, ils vivent un moment de complicité, d’échange… Cela laisse au fond du cœur des souvenirs, pour les deux…
Je m’arrêterai là car je subis le feu de critiques légitimes : « Merci de nous faire culpabiliser, j’ai besoin de travailler, je n’ai pas fait 7 ans d’études pour aller chanter meunier tu dors… »
Ma lapidation n’est pas loin !
J’entends et comprends bien !
Je repose ma question : « quelle est cette société complètement incohérente ? »
C’est celle dans laquelle nous choisissons de vivre ! Nous sommes les individus qui la formons…
Or nous avons le pouvoir de faire bouger les choses si nous le désirons vraiment, même à notre petite échelle !
Alors en ces temps où les féministes de tout bord se manifestent, faisons entendre nos voies dans ce monde professionnel qui a tendance à oublier que nous sommes aussi des mères :
Définissons bien nos priorités, apprenons à poser des choix, osons dire non.
Time’s up ! C’est aussi cela être femme :
Faire respecter notre statut de mère !
Claire Deprey – Conseil Conjugal et familial – Toulouse – www.claire-deprey.com 06 62 50 74 32
Francesco
Merci beaucoup !