Parents, reveillez-vous !
Lundi soir, Thérèse Hargot était invitée à venir faire une conférence sur son dernier livre : « Une jeunesse sexuellement libérée, (ou presque) »
Cette jeune femme, sexologue et philosophe d’une trentaine d’années, intervient en milieu scolaire depuis une dizaine d’années.
Depuis quelques semaines, elle est arrivée à passer dans plusieurs émissions ne prônant pas forcément les mêmes idées, ou valeurs : canal + (le grand journal), Salut les terriens (Thierry Ardisson), reconnaissons une belle ouverture d’esprit !
Et pour les plus classiques d’entre nous, elle a été interviewée par plusieurs journaux ou magasines (le point, la Croix, le figaro, les Inrocks, etc.)
Il est donc difficile de ne pas tomber sur sa jolie frimousse !
Son message, fondé sur de nombreux témoignages, ose affronter les vraies questions exprimées par les adolescents et les jeunes adultes. Questions sur notre vie affective relationnelle et sexuelle, celle que nous voulons transmettre, pour que nous-mêmes et nos enfants tendions à nous interroger sur le sens que nous voulons lui donner.
Lundi soir donc, une salle d’une cinquantaine de personnes : pas mal de professionnels, des quinquas, voir soixantenaires ! Un chef d’établissement conscient de l’importance du sujet et heureusement quelques étudiants du foyer qui organisait la conférence.
Mais où donc étaient les parents de toute cette génération d’enfants et adolescents, confrontés à ces images, ces films qui bien souvent leur sont imposés ?
Thérèse Hargot nous parle de : « culture pornographique » qui impacte nos enfants très tôt : clip, émissions de téléréalité, publicité, musique, etc..
Comment donc sensibiliser les parents ? Comment les amener à faire face à la réalité de ce que vivent ces enfants, ces adolescents, cette génération « Youporn », comme la nomme Thérèse Hargot.
Comme elle, je n’interviens pas dans des quartiers dits défavorisés, mais dans des établissements de centre-ville, très prisés par des familles soucieuses de donner à leurs enfants un bon niveau scolaire.
Ces familles se rendent-elles compte du désarroi de certains de leurs enfants ?
Leurs réflexions (dès la classe de cm2 : « mais Madame, ça fait mal l’amour, elle crie la femme ». En 4e : « Souvent quand la fille elle dit non, en fait elle en a envie, elle pense oui ! ») Nous montrent bien à quel point leur vision de la relation sexuelle est polluée par ce qu’ils voient où entendent.
Encore une fois, ces réflexions viennent d’enfants qui grandissent dans des familles où l’on « éduque à l’amour » !
Même si ces parents sont présents, entourent leurs enfants, ils ne sont pas dans leur téléphone portable, dans leur casque le soir lorsqu’ils écoutent NRJ, sur leur écran d’ordinateur, ou tout simplement dans la cour de récréation.
La problématique de la pornographie a été prise en compte aux États-Unis comme étant un problème de santé publique, à combattre au même titre que le tabagisme ou l’alcool au volant !
Qu’attendons-nous ? …
- Que tous nos hommes soient atteints d’éjaculations précoces par souci de performance ?
- Que les femmes refusent de plus en plus de relations sexuelles, blessées par les demandes extravagantes de leur compagnon ?
- Que certains hommes refusent des relations sexuelles par peur de ne pas être à la hauteur ? (Tout cela constaté de plus en plus souvent en conseil conjugal)
Attention au retour de bâton ! Au point écoute, deux jeunes filles cette semaine désirent se convertir à l’islam, estimant que la femme y est beaucoup plus respectée sous son voile !
Alors que faire, comment agir ?
Dans un premier temps, acheter le livre de Thérèse Hargot pour prendre conscience de l’ampleur du problème. Vous y trouverez aussi des réflexions très pertinentes autour des questions du consentement, de la contraception, du plaisir, etc.
Il vous aidera aussi à trouver des points d’ancrage pour discuter avec vos enfants.
Puis ne pas hésiter à monter aux créneaux : écrire aux différents médias : cinéma, régie publicitaire, etc. Trouver des relais de contestations.
Enfin, prendre conscience que nous sommes TOUS concernés. Qu’il nous faut réagir, qu’on ne peut plus dire qu’on ne savait pas…
Alors si vous n’étiez pas là lundi soir, voici le titre du livre : « Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque). Dans toutes les bonnes librairies !
Claire Deprey — Conseillère conjugale et familiale — Toulouse — 06 62 50 74 32