Le harcèlement
– « Tu l’as dit à tes parents ? »
– « J’ peux pas, ils ont déjà plein de problèmes et ma mère elle s’énerve dès que je lui parle. »
– « et tes profs, tu leur as dit à tes profs ? »
– « Ouais vaguement, ils disent que ça va s’arranger, qu’il faut que j’apprenne à me défendre »
C’est la 5e fois cette année au point écoute que j’ai ce type de confidence.
Aujourd’hui c’est Antoine, élève de 2de, nouveau dans ce grand lycée, qui subit depuis 2 mois et demi, les moqueries, les brimades, les insultes de certains de ses camarades.
Depuis 2 mois et demi il arrive en classe avec la peur au ventre. Il se sent humilié et faible, en fait il a honte !
Honte de subir, de ne pas arriver à répondre, à répliquer, à se défendre tout simplement.
Il en arrive même à admirer ses « copains » qui ont l’air de se moquer de tout et particulièrement de lui !
Mais aujourd’hui il craque, il a surtout peur, parce que ce matin c’est allé plus loin que d’habitude. Ils ont menacé Antoine de le coincer en dehors du lycée.
Mais qu’est-ce qu’il a Antoine qui puisse ainsi énerver les autres ?
Il est cultivé, très bon élève, il sait… il aime travailler et s’intéresse à plein de choses, mais peut-être pas aux mêmes que celles de ses compagnons de classe…
Antoine est habillé très simplement, il s’en « moque de ses fringues » :
Il n’est pas bien costaud et a des boutons qui lui abiment le visage…
Le profil parfait de « l’intello »
Il a donc décidé de ne plus travailler pour avoir des notes moyennes et qu’on arrête de le forcer à faire les exercices des autres. Il a essayé de se lier avec d’autres personnes de sa classe, de se mêler aux autres, mais on le fuit : « j’ traîne pas avec un intello moi ! »
Harceleur — victime – spectateur :
Le spectateur à honte : il n’ose pas intervenir (peur)
Le harceleur à honte : il sent bien qu’il fait mal
La victime à honte : elle n’arrive pas à se défendre
Soyons vigilants, nous parents.
Comment entendons nous nos enfants parler de leur classe : ironie, moquerie…?
Ou se situent t- ils ? Victime, spectateur, harceleur…?
N’ayons pas peur d’interroger.
Les trois sont en souffrance…
Ne laissons pas de telles situations s’installer, pour Antoine cela aurait pu très mal finir !
Claire Deprey — Conseil conjugal et familial — Toulouse — 06 62 50 74 32