« J’ai surpris mon fils en train de regarder un film pornographique »
« J’ai surpris mon fils en train de regarder un film pornographique«
Il est rude le choc ! : Voir son « petit » garçon de 14 ans en train de regarder de telles horreurs !!…
Un garçon qui semble sain, sportif et bien dans sa peau !
D’après une étude Inserm 61% des garçons de 14 ans ont déjà vu un film porno à la télévision ou sur internet, et 45% des filles aussi !!..
La pornographie…
La pornographie a toujours existée. Cependant depuis une dizaine d’années, à cause d’internet, des téléphones portables, elle est entrée dans chaque foyer, dans chaque chambre d’enfants qui possèdent un écran, tv ou d’ordinateur ! Chez celui aussi qui a une radio, sur laquelle il peut écouter (et là au moins l’imaginaire fonctionne !!) des émissions ou l’on peut poser les questions les plus crues sur la sexualité.
et la société…
Notre société est hyper sexualisée, affiches, films, publicités. Nos regards sont sans cesse attirés vers des images où ce qui est appelé sensualité est plutôt de la pornographie ! C’est ce qu’on appelle le » porno-chic »
Ces images, sont de plus en plus crues, voir violentes et c’est parfois la seule information sur la sexualité que peuvent avoir des enfants !
Qu’est ce que la sexualité?
Certains adolescents pensent sincèrement que « c’est comme ça qu’on doit faire » ! .
La performance, les déviances de plus en plus sordides (zoophilie), la femme avilie, la jouissance à tout prix, le sado –masochisme etc.… voici ce qu’on met dans la tête de ces jeunes.
Sentiments, tendresse, relation, respect, sont des termes qui n’apparaissent pas dans ces histoires.
Il existe une addiction aux images pornographiques. Très vite on peut devenir « accro », car le spectateur attendra toujours plus d’images à sensation !
Ces adolescents devenus adultes, lorsqu’ils tomberont amoureux, auront alors du mal à sortir de leur esprit pollué, ces images qui risquent de perturber vraiment leur relation amoureuse.
Alors que faire ?
Tout d’abord ne pas dramatiser la chose, car la dramatisation, peut couper la discussion.
Parler avec son enfant est la meilleure des thérapies, le dialogue étant le seul rempart à toutes les interprétations.
Lui faire prendre conscience, qu’aimer ce n’est pas ça, n’ayons pas peur d’employer les mots de « belle sexualité ».
Le faire réfléchir sur le terme de « relations » sexuelles.
L’amener à comprendre qu’il est le jouet d’une industrie qui, grâce à lui, gagne beaucoup d’argent, faire appel à son sens critique.
Lui demander s’il imagine sa relation amoureuse comme celle là ?
Entre vigilence et confiance
Et puis ne surestimons pas trop la volonté de nos enfants à résister à la tentation ! Oscillons entre vigilance et confiance…
Cependant, il n’est pas évident pour des parents d’aborder ce genre de questions, comme le dit le professeur Marcelli : « A l’âge où les enfants sont en pleine période d’excitation pubertaire, parents et enfants sont trop proches et cela rejoint le tabou de l’inceste, c’est à dire l’interdiction de partager la sexualité entre générations différentes »
C’est pour cette raison que c’est tout petit qu’il faut pouvoir discuter avec son enfant.
Ayant le souci d’une éducation à la vie affective et sexuelle personnalisée et graduelle : adaptée à sa sensibilité, dans l’intimité d’un dialogue respectueux de son âge, de son environnement.
Cela permettra peut être à l’enfant d’éviter les curiosités malsaines ! Devenu adolescent, de faire travailler son imaginaire : étape importante, qui a une grande place dans la relation sexuelle ! Et adulte d’avoir une sexualité saine et épanouie.
Pour aller plus loin :
- Pourquoi est ce difficile de parler de sexualité avec ses enfants?
- Le merveilleux rôle du père dans la construction affective de son enfant
- Les musiques que nos enfants écoutent
Atelier: « 2heures pour… » parler d’affectivité et de sexualité à ses enfants
Claire Deprey – Conseillère Conjugale et Familiale – Strasbourg